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Avenir de la Lorraine
29 octobre 2006

Un Président est né.

Meeting débat du 26 octobre 2006 au ZENITH à Paris par Sylvie, envoyée spéciale d'Avenir de la Lorraine:

Je viens de rentrer du Zénith, après une heure de métro… et j’essaie de vous communiquer mes premières impressions (excusez si c’est un peu décousu parfois, je peaufinerai demain).

C’est dans une salle surchauffée et comble où 6 000 personnes étaient rassemblées que les candidats se sont exprimé ce soir sur trois questions principales, préparées et communiquées à l’avance ( 12 minutes pour chaque question) et ce après la présentation de leur candidature.

Les rapports de force, au fur et à mesure que les candidats s’exprimaient, étaient visibles, le climat électrique, et les militants survoltés. Etant assise dans une tribune (rang du milieu) nous pouvions observer ceux qui étaient en haut, et en bas. Ainsi, mon estimation (à l’applaudimètre, au nombre de militants et au nombre de standing ovations) est qu’un tiers de la salle était pour Fabius, 20 % pour Ségolène, et… donc la majorité pour DSK, qui fut le plus acclamé, et surtout le moins hué par la salle, au contraire de Ségolène, qui semble récolter ce qu’elle a semé en créant des clivages permanents et Fabius, qui s’est fait huer sur la question européenne.

Après un discours d’introduction de Delanoë (qui ne prend parti pour aucun candidat mais fait « Le serment du Zénith » et salue la présence des 8 responsables des comités régionaux du PS), les débats commencent. Débat est un grand mot, les candidats ayant eu les questions à l’avance et devant présenter leurs réponses.  C’est donc sur fond de crise des banlieues, de polémique sur les jurys de citoyens, et de surenchère que les « débats » commencent.

Les 3 questions posées aux candidats furent les suivantes :

les émeutes urbaines et les politiques à mettre en œuvre pour un vrai changement;
les grands projets en matière de logement, d’emploi, d’éducation et de sécurité;
La question européenne et la façon de sortir de la crise 

Le tirage au sort a désigné Fabius en premier. Dès le début de son discours, il annonce qu’il va « appliquer le programme du PS » (scoop !). Selon lui, nous aurons à faire face à 3 défis : le défi écologique, celui de l’allongement de la durée de vie, et celui de la démocratie (et notamment la république parlementaire).

Seule originalité de son discours, son passage sur la culture, où il promet pour tous les élèves des enseignements artistiques dans les classes, et propose des solutions pour les intermittents du spectacle (ce dernier point fut très applaudi par la salle).

Ségolène, elle, a parlé la plupart du temps sous les huées et les sifflements, même si ses supporters s’étaient mis devant la tribune, sans doute pour masquer leur nombre limité. D’ailleurs, tout le monde a constaté qu’une fois celle-ci ayant terminé sa présentation et ses discours, les militants en question sont partis avant la fin et donc avant la prestation de DSK, ce qui a donné encore plus de poids et de solennité à la présentation de son programme.

Ségolène explique que, selon elle, « la France est au Moyen  Age de la démocratie sociale (tentant ainsi une percée sur le terrain de DSK) et que les trois démocraties se complètent (« c’est un peu comme une fleur : plus elle pousse, plus elle grandit !».Elle propose un « Pacte social » entre le candidat et le pays. Elle cite Fodel comme référence et demande d’investir dans l’intelligence, l’éducation et la culture.

Plusieurs fois, avec lucidité, elle insiste sur le fait que « rien n’est fait, rien n’est gagné » ! Elle veut redonner aux français « le droit de pétition » et nourrir la démocratie participative, citant notamment les expériences qui existent déjà, et faisant un amalgame avec les « rapports de mandats » des élus.

S’agissant des banlieues, elle estime que le métissage est une richesse, et appelle de ses vœux la mise en place des « sécurités sociales ». Concernant le soutien scolaire, elle propose l’instauration d’un « service civil » pour les étudiants qui le souhaiteraient sous forme de tutorat des élèves en difficulté. Puis elle dénonce les abus du système bancaire, cite Mitterrand à plusieurs reprises, et Martin Hirsch pour la lutte contre la précarité.

DSK lui, commence très fort, avec le rappel de notre identité socialiste, sa conception du réformisme et son souhait de mener des réformes du premier au dernier jour. Il appelle de ses vœux un président « très capable », et loue une France « généreuse » notamment par l’aide au développement et « internationaliste » (il donne l’exemple de la lutte contre le Sida). Cela ne l’empêche pas d’être patriote, mais il ne sert de rien d’instaurer un climat de suspicion et de défiance.

DSK explique également (comme hier au JT) son projet pour les jeunes, qui sont sa priorité. Le financement pourrait être fait par exemple avec les finances publiques (impôt sur les succession) et ainsi supprimer certains cadeaux fiscaux que la droite a faits. Il fustige à cet égard « Sarkozy le Panaméen », qui a fait des cadeaux aux plus riches…

Il en appelle au rassemblement (sa conviction) sous un tonnerre d’applaudissements.
S’agissant de la sécurité, il s’agit d’être ferme, mais surtout avoir des forces de police efficaces (rétablir la police de proximité), que les citoyens participent au Pacte social et faire revenir les services publics dans les banlieues.

La précarité est concentrée sur les femmes et les jeunes, et DSK détaille son fameux plan pour les jeunes, qui auraient un « capital de départ ». Il faut encourager les entreprises qui font des contrats à durée indéterminée et décourager les autres (c’est le centenaire du droit du travail).
Sur l’Europe, DSK a été très clair. L’Europe n’est pas un problème de projet  (il existe) mais, au contraire des deux autres candidats qui ont promis beaucoup de choses sur l’Europe sans être sûrs de pouvoir les tenir (car ensuite, il faut convaincre 24 autres pays et la France n’a plus l’influence qu’elle avait avant !) DSK préconise la politique « des petits pas » : l’Europe n’est pas une « grande France », et il faut user du compromis, qui n’est pas un vain mot !

En conclusion, DSK invite les militants et les français à « écouter la vérité », et à chercher à convaincre. Il parie sur le fait que ce n’est qu’ainsi que la gauche va gagner, et…. rester au pouvoir !

SylvieDomi

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Commentaires
J
On ne manipule pas le peuple impunément. On finit par se faire taper sur les doigts, et ça fait mal.<br /> <br /> Je suis fier de la réaction des militants du PS de ne pas accepter la ruse et les pratiques mercantiles au service d’une ambition folle.
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R
c'est bien lancer cette machine,quel image que cette réunion du jeudi 26 Octobre 2006.
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J
La Joie, toute la stratégie de Ségolène reposait sur un fort pourcentage pour passer à l’arraché, comme Baladur avec Chirac.<br /> <br /> Elle ne voulait pas de débat et on voit bien pourquoi. Elle ne rassemble pas le PS car y a une forte opposition contre elle.<br /> <br /> Avec ses jury citoyens, sa mesure phare, elle a rassemblé la gauche et la droite contre elle au niveau politique. Si son taux de chute se maintient, elle finira la campagne à 20 %<br /> <br /> Elle ne contrôle plus rien et voyant la catastrophe se pointer, elle finira par ne plus oser se présenter dans les débats. Et pour quelqu’un qui prétend ne pas avoir peur du peuple, ce sera un démenti cinglant. <br /> <br /> C’est drôle, non ? :-)
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D
en reponse à jpb sur son post "mais oui"<br /> tu donnes de l'importance aux sondages dans ton post en evoquant une chute de 15 points de SR.<br /> Allons au bout de ta pensée, suite à cette chute le score de SR est encore le double de DSK et donc c'est bien elle la mieux placée à ce jour, et DSK serait la machine à perdre à ce jour.<br /> Pure logique, si on donne de l'importance aux sondages.
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J
La machine à perdre s'appelle Ségolène.<br /> <br /> Il était temps de l'arrêter. La meilleure chance pour le PS s'appelle DSK.<br /> <br /> Tu peux bien voter pour Le Pen, c'est ton choix.<br /> <br /> Pour élire un président, il faut prendre le meilleurs et non pas celle qui chute dans les sondages de 15 points en 15 jours.
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