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Avenir de la Lorraine
6 janvier 2010

OK Pierre,


Pierre Moscovici - Voeux pour l'année politique 2010
par besoin-de-gauche

Pour avoir rencontré à plusieurs reprises Pierre Moscovici, se profile directement derrière sa volonté, la possibilité de modifier totalement notre avenir. L'effort sera nécessaire pour faire passer une vision qui dépasse la platitude actuelle dans laquelle nous pataugeons, mais le courage ne nous manque pas. Vivre, c'est changer le monde:

Cher(e)s ami(e)s,

Après une année 2009 de transition pour la gauche, 2010 doit être pour nous tous l’année du ressaisissement puis du rebond. Ce rebond, je l’espère et je le crois possible.

Les élections régionales doivent nous permettre de rebondir après les élections européennes de Juin dernier, qui auront marqué un point historiquement bas pour notre parti. Nos divisions, nos incertitudes européennes et un manque de cap politique clair nous ont alors coupés, temporairement au moins, des Français. En ce début d’année 2010, nous devons retrouver flamme et espoir.

L’échec de la droite est en effet patent. Economiquement, l’explosion du chômage (+25% en un an), l’ampleur inédite des déficits (qui navigueront entre 8 et 9% en 2009 et 2010), la caricature de politique économique menée par la droite (bouclier fiscal, exonération des successions, baisse de la TVA sur la restauration sans contrainte de baisse des prix) créent une déception légitime chez une majorité de Français.

A cet échec économique et social s’ajoute la crise morale, profonde, que traverse le pouvoir et avec lui la République. Nous avons vu sa dérive népotiste, avec l’affaire de la nomination avortée de Jean Sarkozy à l’EPAD. Nous avons observé un grave manque de respect de la justice et de la séparation des pouvoirs, avec la suppression du juge d’instruction, les prévenus présumés coupables. Nous avons assisté à la tentative d’écrasement de la démocratie locale, avec la suppression impréparée de la taxe professionnelle et la volonté de recentralisation autoritaire du gouvernement. Nous avons dénoncé les tripatouillages électoraux en cours, avec la réforme du mode de scrutin territorial et le redécoupage des circonscriptions législatives, qui nous écartent d’un principe démocratique inviolable : « une personne, une voix ». La droite est manifestement à la dérive. Elle cherche, en vain, ses valeurs. Elle a cru pouvoir faire diversion en lançant cyniquement un débat sur l’identité nationale, pour s’apercevoir qu’elle n’avait fait qu’ouvrir la boîte de Pandore, libérant haine et intolérance, laissant refaire surface les pires instincts de peur et de rejet.

Dans ce contexte, nous devons répondre au défi de Nicolas Sarkozy, qui souhaite faire des élections régionales un référendum personnel. Ces élections auront valeur de test national : soyons donc préparés. Elles auront aussi, c’est l’évidence, une dimension plus locale. Notre programme, fondé sur le triptyque « Ecologie, Emploi, Education », répond bien mieux que la plateforme de la droite aux besoins réels des Français. Les trois « i » de l’UMP, « Immigration, insécurité, identité nationale », sont manifestement décalés et hors-sujet alors que nous traversons une triple crise économique, sociale et écologique. La droite est coupée du monde réel, nous devrons le dénoncer, l’illustrer et montrer que des régions socialistes peuvent être le bouclier social auquel les Français aspirent en cette période de crise.

La qualité de nos équipes régionales, leurs bilans nous aideront évidemment pour ces élections, mais c’est d’abord sur notre projet que nous l’emporterons. Car si nous sommes souvent sortants, je crois que nous devons aborder ces élections avec humilité et combativité. Je préfère pour ma part ne pas faire de pronostic quant au résultat final. Mais dans chacune des 26 régions françaises, nous devons faire campagne pour gagner, ne considérer aucune région comme acquise et aucune non plus comme perdue d’avance.

Enfin, 2010 doit marquer la véritable remise en route du parti socialiste. Nous devons oublier le triste congrès de Reims et redonner au parti une vraie crédibilité au plan national. Des succès régionaux y contribueraient, c’est l’évidence. Mais il est capital de réussir aussi la période de plus d’un an qui nous conduira de mars 2010 aux primaires de désignation. Le PS n’est pas encore perçu comme susceptible de gouverner mieux que la droite ce qui, dans les circonstances présentes, est très inquiétant. Il faudra y remédier. Comme vous le savez, je pilote l’organisation d’une convention nationale qui doit dessiner les grandes lignes de notre projet économique, social et écologique pour 2012. En ce moment même, un travail de diagnostic et d’exploration initiale a été engagé et confié à une dizaine d’ateliers. En avril et en mai 2010, les sections et fédérations du PS s’empareront de ce moment capital de débat collectif et de clarification sur les sujets qui font débat entre socialistes.

Je compte m’investir pleinement dans cet exercice et espère que nous serons nombreux, dans toutes nos régions, à participer à ce débat crucial. Une journée nationale de Besoin de Gauche, qui se tiendra le 30 janvier prochain à Aubervilliers, nous permettra de débattre et de faire émerger des premières propositions. Je vous invite tous à vous mobiliser très fortement pour cette journée puis dans la convention nationale elle-même, qui doivent symboliser le retour au travail d’un PS sérieux, offensif et créatif. L’amélioration de notre image nationale est indispensable à toute conquête politique d’envergure. En ces temps troublés, la gauche a plus que jamais besoin de victoires. Soyons en les acteurs.


Pierre Moscovici

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