Le scénario socialiste du troisième millénaire :

À partir de nos idéaux de toujours, le bien-être pour tous et l'augmentation de l'autonomie de chacun, servant de point d'ancrage dans le réel pour servir de boussole et déterminer notre action politique, il s'agit avant tout dans un monde médiatisé de construire et de proposer un scénario crédible pour attirer l'attention, séduire et convaincre les citoyens, afin de le réaliser, et ainsi de faire en sorte que nos idéaux, et les valeurs qu'ils induisent soient effectifs.

Le socialisme est universaliste. À partir de la France, nous devons modeler l'Europe, et être un exemple à suivre pour le reste du monde.

L'Europe a créé la paix et la prospérité, à partir de la CECA et du marché commun, remplaçant les éternelles batailles sanglantes par la recherche de la richesse, et son partage, de plus en plus équitable par le biais de la négociation. En temps de crise, les états se crispent, se repliant sur eux même, entraînant le même mouvement d'assèchement au niveau social, chacun tendant à survivre au mieux, délaissant ainsi la fraternité qui règne en période d'abondance et de développement.

Les problèmes actuels liés à la mondialisation ne peuvent se régler qu'au niveau européen pour la France. C'est en unissant nos moyens, en avançant dans la même direction, d'un même pas que nous pourrons continuer la démarche socialiste initiée dans la tradition de l’humanisme et dans la philosophie des Lumières. « Bâtir un monde nouveau et meilleur, respectant la dignité de la personne humaine et assurant la sauvegarde de la planète qui constitue la tâche première des socialistes, celle qui motive un engagement renouvelé pour le progrès au fil des générations, par-delà les moyens mis en œuvre, qui, eux, se formulent différemment  dans le temps selon les enjeux et les problèmes. Le socialisme démocratique veut être explication du monde, une pédagogie de l’action, une promesse d’avenir pour l’humanité. Sa nature est «d’aller à l’idéal et de comprendre le réel », d’inventer le futur et de travailler dans le présent, d’assumer les tensions et les contradictions qui en résultent et font la vie humaine. »

Tout comme les États-Unis se sont constitués comme Fédération en construisant la capitale Washington DC leur ayant permis de disposer d'un lieu de rencontre et de décision, le Brésil a fait de même pour unifier sa politique en construisant Brasilia. Il s'agit alors pour l'Europe de se constituer autour d'un même symbole pour que les consciences citoyennes européennes existent, et que les personnes qui les portent puissent se rencontrer dans une ambiance conviviale faite de paix et de dialogue. C'est la raison pour laquelle je poursuis inlassablement cette utopie fédératrice au service du collectif, disposer d'une Nouvelle Capitale Européenne Schuman-Kanfen.

Cette dernière, pour des raisons historiques ne peut que se trouver à cheval sur les frontières du Nord-Est, là où le sang d'innombrables générations abreuva le sol. Ce sera marquer définitivement que la Paix a gagné sur la guerre, et ce symbole vaudra pour la terre entière.

Mais au temps du réchauffement climatique, lié à l'usage des énergies fossiles, nous devons proposer un modèle urbain nouveau. Disposer les bâtiments à chauffage passif dans le cadre naturel des campagnes et des bois, relier les différents vastes quartiers par un moyen de transport rapide, sûr, économique et fiable, faisant uniquement appel aux énergies renouvelables.

La mise en oeuvre de deux innovations, le monorail transfrontalier bi-tube comme nouveau mode de déplacement, et l'aérogénérateur à voiles capable de s'intégrer dans les paysages sans les dénaturer, et de fournir en grande partie l'énergie nécessaire une fois la page des énergies fossiles définitivement tournée, permettra d'unifier ainsi  les citoyens européens entre eux, le pragmatisme l'emportant sur le formalisme ayant abouti au blocage actuel de l'évolution politique de l'Europe. C'est par la rencontre et par l'échange que peuvent être mises en place les solutions de demain. La sortie de crise économique et politique de l'Europe ne peut se faire que sur cette direction.

Au niveau local de son implantation, le principe de Schuman-Kanfen est déjà diffusé et rentre progressivement dans les esprits. Il faut le travailler au niveau européen, en passant par un lobbying intensif auprès des députés européens, car ce sont les différents pays européens qui devront venir investir leurs euros sur le terrain.

Jacques Attali, invité par Terra Nova envisage une sortie de crise à trente ans sur la base d'un gouvernement mondial, avec une monnaie unique, mais n'exclue pas entre temps, si la aucun scénario crédible n'est mis en place et que l'errance remplace la réflexion. Une période terrifiante à l'image de celle de 1933 à 1944 au niveau mondial pourrait en résulter, conséquence de la crise actuelle qui touche tous les pays.

Mais l'hypothèse d'un gouvernement mondial suppose au préalable que nous ayons été capables de mettre en place un gouvernement fédéral en Europe, et donc un lieu spécifique, doté d'une extra-territorialité à l'image de Washington DC. Le scénario de Schuman-Kanfen constitue donc l'évolution naturelle de la construction européenne. Cette dernière s'est d'abord réalisée dans les faits concrets, avant que de le graver dans le marbre de la Loi. La souveraineté des peuples ne pouvant pas être détruite ni niée, le principe constitutionnel  ne pouvant se faire que sur une base négociée après évolution constatée sur le terrain, et ne la précédant pas.

Notre rôle est de réinventer la social-démocratie, dans ce nouveau scénario. C'est en travaillant sur cette fondation, en faisant la différence sur le terrain de l'élaboration de ce projet collectif européen que nous convaincrons à nouveau. Remettons-nous au travail collectivement et soyons à la hauteur de cette responsabilité.