Déclaration de Luxembourg
Déclaration de Luxembourg
1) Les 16 et 17 mars 2006 se sont
réunies à Luxembourg quatre régions transfrontalières de la première
heure, à savoir l’Euregio Meuse-Rhin, la Grande Région
SarLorLux/Rhénanie-Palatinat/Wallonie, la REGIO PAMINA et la Conférence
internationale du Lac de Constance. Ces quatre espaces comptent
ensemble 23 régions partenaires, appartenant à 7 Etats différents; ils
couvrent presque 100.000 km² et abritent plus de 20 millions
d’habitants.
2) Elles se sont retrouvées sur invitation de la
fondation Forum EUROPA (L) pour faire connaissance et pour échanger,
entre elles, idées, expériences et bonnes pratiques à l’occasion du
colloque « Régions frontalières: simples interfaces ou espaces
d’intégration avant-gardistes ? ». Cette manifestation fait partie d’un
cycle de cinq conférences intitulé « L’Europe après l’Europe: crise ou
prospérité? », dont les initiateurs sont le Forum Europa e.V. de
Sarrebruck (D), la Maison de l’Europe transjurassienne de Neuchâtel
(CH) et le Netzwerk Müllerhaus de Lenzburg (CH).
3) Les
experts se sont penchés sur plusieurs thèmes porteurs, en l’occurrence,
les problèmes de santé transfrontaliers, les multiples facettes du
travail frontalier, les expériences dans les domaines de la jeunesse et
de l’éducation ainsi que la problématique du développement durable et
son rôle au niveau du développement régional.
4) Au-delà des
différences géographiques et économiques caractérisant les régions
invitées, les participants ont voulu témoigner de leur ferme volonté de
continuer à développer la coopération transfrontalière au sein même de
leurs régions respectives, mais aussi de la nécessité d’intensifier les
échanges entre des régions transfrontalières pas forcément limitrophes.
5)
Ils sont d’avis que l’Union européenne a beaucoup de choses à apprendre
de ce qui se fait aux frontières. Les régions frontalières ont donc une
contribution importante à apporter dans le cadre de la concrétisation
de l’intégration européenne.
6) Si une collaboration étroite
entre institutions européennes et Etats membres est fondamentale, les
liens que les régions frontalières tissent entre elles ou avec d’autres
le sont aussi. Ces relations méritent d’être renforcées, dans le
respect du principe de subsidiarité.
7) La construction
européenne a largement facilité les coopérations internationale,
interrégionale et transfrontalière. A un moment où l’Europe est à la
recherche d’un second souffle et de perspectives nouvelles, les régions
frontalières devraient pouvoir jouer un rôle utile du fait de leurs
potentialités de développement et des expériences acquises sur le
terrain.
8) L’Europe des Régions sera aussi une Europe des
régions transfrontalières, appelées à se rencontrer et à échanger entre
elles les meilleures pratiques de coopération. Celles qui travaillent
ensemble depuis des décennies devraient partager cette forme d’« acquis
communautaire » avec celles qui viennent seulement de se constituer ou
qui souhaitent le faire.
9) La coopération transfrontalière a
certes besoin de moyens financiers adéquats pour fonctionner, mais elle
a surtout besoin d’une volonté (politique) forte de la part de tous les
acteurs impliqués. Il faut, pour commencer, faire disparaître les
barrières mentales, car ce sont elles les plus difficiles à éradiquer.
Régions frontalières: simples interfaces ou espaces d'intégration avant-gardistes ?