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Avenir de la Lorraine
13 novembre 2006

Sylvie à Cergy le 12 novembre 2006 : DSK, notre futur président!

Cergy est une jolie banlieue dans le nord de Paris, mais il faut quand même presque deux heures pour y arriver en RER, moi qui habite à Maisons-Alfort, autrement dit à l’extrême opposé ! Enfin, je suis en avance, ce qui me permet d’être assise dans les tous premiers rangs. 2500 personnes au final se sont pressées dans ce gymnase, avec banderoles, calicots et badges auto-collants pro-DSK. On est entre nous, ça fait du bien, quand même. On se sent toujours à l’aise avec les militants de DSK, comme si c’était une évidence. Comme ces dernières semaines, les caméras de télé sont partout, filmant avec attention la salle se remplissant peu à peu…

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Ce n’est plus la salle polie des « débuts » de DSK, -il y a à peine cinq mois-, ni même celle du début de sa campagne, à Alfortville, pourtant déjà bien pleine : non, ici on sent l'unisson, l’envolée, voire la fascination de la salle pour celui qui apparaît de plus en plus comme un véritable homme d’Etat, et qui s'impose, telle une évidence.

Comme l’a dit le maire de Cergy, DSK s’est « révélé » être l’homme de la situation du PS, et certainement celui auquel la campagne aura profité le plus, car lui l’a faite avec beaucoup de courage, de travail, de ténacité.

Dans la salle, je suis assise à côté d’anciens jospinistes, qui m’assurent que DSK incarne pour eux la vraie relève de Jospin, et que du moment où Jospin a déclaré qu’il ne se présenterait pas, « ça l’a libéré ».

Après un discours de bienvenue de Dominique Lefebvre, maire de Cergy, DSK commence son discours, en invoquant « les sondages, c’est comme les gouttes de la rosée du matin, elles s’évaporent avec les heures du jour » ; égratignant sa concurrente au passage.
«Tout est possible » a dit le maire de Cergy, et Dominique ajoute cette phrase de Marc Cohen « Vous ne saviez pas que c’était impossible, donc vous l’avez fait ».

Détail étonnant, le discours de DSK est rythmé par une interprétation en langage « sourds- muets » : le traducteur se tient debout à côté de DSK, exécutant un véritable ballet avec ses mains, ce qui donne une note de surréalisme à la scène.

Mais voilà déjà que DSK nous explique qu’il a rencontré 30 000 militants en 5 semaines, depuis le début de sa campagne, et que tous lui tiennent le même langage, à savoir qu’ils comptent sur lui, qu’il peut gagner (qu’il « va gagner »): « au début, je sentais un frémissement, puis un mouvement, et aujourd’hui, je sens un élan » a –t-il déclaré à la salle qui l’ovationnait sans arrêt, lui laissant à peine le temps de terminer ses phrases.

« Vous êtes le première surprise de cette campagne, ajoute-t-il, et c’est la première fois que le PS connaît un tel renouveau : le PS doit désigner son leader, mais dores et déjà vous avez changé le PS ! »

foule

Puis, fustigeant la droite et principalement Sarkozy, notamment son inaction au gouvernement depuis quatre ans et demi, il déclare que, à l’inverse du général de Gaulle qui avait « une certaine idée de la France », Sarkozy, lui, « a une idée certaine de soi-même », faisant sans cesse le grand écart entre l’extrême droite (Le Pen) et l’extrême gauche (celle d’Arlette Laguillier)….

Ce n’est pas sa conception de la politique, et DSK nous expose la sienne.

DSK nous livre un discours cohérent, bien rodé désormais, mais auquel il apporte toujours un plus, une nouveauté, on sent qu’il l’affine à chaque fois, qu’il le rend sans cesse plus crédible. Il ne promet pas la lune, mais l’application réaliste de son programme, basé sur quelques piliers (le social et l’économique, qu’il se plaît à décrire comme une « tresse », l’un entrelaçant l’autre).

Il s’y voit, il raconte, comme s’il y était déjà, non par vanité ou par ambition, mais parce que pour avoir un bon programme de président, il faut se projeter dans ce rôle, endosser les habits afin d’avoir une meilleure vision de la tâche qui l’attend.

DSK lui il ne dit pas « on verra bien», il sait déjà où il va, il a pensé et repensé son rôle, que l’on sent cohérent, pesé, soupesé, les briques de son programme s’emboîtent tel un lego. DSK lui ne change pas d’avis tel une girouette, il sait où il va, et il y va ! Tel le Petit Poucet, DSK égrène ses petits cailloux, les « pierres » de son programme.

Ces pierres sont ses priorités : le social et l’économique, bien sûr, DSK parle d’une gauche qui « crée » qui invente, qui respecte les entreprises (il en faut !), avec un objectif : le plein emploi à dix ans (pour lui, cela signifie 3 à 4% de chômage seulement) et deux piliers, la social-démocratie, et le rôle du président.

DSKcergy

Il a une méthode, le réformisme, qui signifie le compromis (les lois c’est bien mais les contrats c’est souvent mieux, et plus pragmatique) cela signifie qu’il faut négocier avec ses partenaires et non pas « imposer, surveiller et punir ». Et bien sûr; il faut avoir le contrepoids réel du Parlement, et des collectivités territoriales (il faut aller plus loin dans la décentralisation » assène-t-il).

Ensuite, le Pacte de l’Elysée, qui permettra de réunir les syndicats, et le pouvoir, pour discuter du pouvoir d’achat, des retraites (mention particulière sur ce thème, avec la sécurité sociale professionnelle) la santé..

L’Europe, bien entendu, inévitable pilier, qui est non seulement en panne mais « paralysée » et qu’il faut relancer notamment en reformant le couple franco-allemand.

Les jeunes, pour lesquels il estime nécessaire un budget de 10 milliards d’euros pour le « patrimoine de départ », estimation faite à la suite de ses discussions avec les jeunes sur son blog (un millier de réponses), égratignant au passage sa concurrente car « lui aussi, il sait faire de la démocratie participative »… et enfin, DSK promet de conférer le vote des immigrés aux élections locales (comme l’avait promis Mitterand, qui ne l’a jamais appliqué).

Il insiste également sur l’écologie, mais que l’on ne s’illusionne pas, il faudra qu’elle soit partout (et non pas confiée à un vice-premier ministre !) voire directement prise en charge par le président.. Enfin, il nous explique sa croyance qui est l’exigence de la VERITE et il décrit ce qu’il croit pour l’avenir de la France, sa France, qui n’est pas seulement celle des François et des Pierre, mais aussi celle des Mammadou et des Rachid »…

Selon lui le président ne peut pas être une personne qui serait « providentielle » et qui ensuite n’apporterait que de la désillusion, mais selon lui « il faut redonner au peuple le sens de l’avenir ».

Au fur et à mesure qu’il parle, les militants sont comme hypnotisés, que dis-je... aimantés : qui oserait encore le décrire comme quelqu’un de « froid » ou dire qu’il n’incarne pas le « vote passion » ? Qui oserait encore, en le voyant tant à son aise dans son habit de président, dire qu’il fait « prof » ?. En fait, il est DEJA président, mais lui il n’a pas besoin d’illusionner les Français…

Mais déjà il est 19H00, il faut se quitter, à regret. Les gens se séparent par grappes, et nous regagnons le RER, la tête pleine des phrases et des idées de DSK : on y croit plus que jamais, à sa victoire le 16 novembre, et l’hypothèse d’un second tour ne fait plus aucun doute !

adieuDSK

Sylvie est envoyée permanente d'Avenir de la Lorraine ;-)

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