Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Avenir de la Lorraine
27 juillet 2007

L'apport des surréalistes à la politique:

MagrittePipe

Karl Marx construit son délire personnel à partir d'une catégorisation des individus qu'il groupe et qu'il oppose. Classant les personnes d'après leur statut personnel, il sectorise en deux groupes majeurs qu'il oppose dans une dialectique primitive, en supposant que la jalousie est constituante de l'être humain et élément primordial auquel tout gravite. En gros le pauvre jalouse le riche, pendant que le riche méprise le pauvre. Aucune notion d'élévation sociale par l'éducation, aucun passage d'un groupe social à un autre, alors qu'il est manifeste que l'on peut commencer une carrière tout en bas de l'échelle et finir par diriger une entreprise. N'ayant pas eu ce parcours, il ne pouvait pas l'imaginer. Son opinion ne tient pas compte également de la granularité des individus. Prenons deux personnes exerçant le même métier et ayant le même statut, un journaliste à Libération et un autre à Jour de France, et nous constaterons qu'à part taper sur un clavier d'ordinateur, rien ne les unis. Les groupes humains sont hétérogènes, et chaque personne est spécifique. Ce n'est que par un raccourci trompeur que l'on invente le concept de bourgeois ou de prolétaire. A aucun moment derrière ces mots se cache « les bourgeois » ou « les prolétaires ». Certains bourgeois peuvent se prolétariser, et certains prolétaires peuvent devenir de nouveaux riches et s'embourgeoiser. Se pose alors la question de la relation entre le mot les désignant et les personnes elles-mêmes. Désigner et caractériser une population donnée implique de gommer leur spécificité. On crée alors une représentation qui n'est jamais équivalente aux personnes réelles. Le meilleur exemple est le tableau de Magrit représentant une pipe avec écris sur le tableau « Ceci n'est pas une pipe », ce qui implique pour le spectateur lucide à s'interroger sur ce que représente le tableau, la dénonciation du langage par les mots ou du fait pictural à être la chose, autrement dit à n'en être qu'une traduction qui au passage efface la nature intime de l'objet. Le drame pour les militants politiques aveuglés par leur désir, c'est de raisonner sur des entités verbales en ignorant cet aspect des choses et en utilisant le langage d'une façon magique, en croyant à la véracité de leur dire, à s'illusionner sur leur faculté à traduire le réel pour tenter de le manipuler à leur avantage. Tout l'apport des surréalistes a été dans cette mise à distance du réel, à indiquer clairement que l'on n'y avait pas un accès direct par l'esprit, mais qu'il fallait passer par la métaphore pour le communiquer avec autrui.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité